Cas cliniques d’une consultante en lactation

Sorti en août 2018, Cas cliniques d’une consultante en lactation certifiée IBCLC fait partie des livres allaitement qui s’adressent à toutes les personnes intéressées par l’allaitement.

Il s’agit de cas cliniques rencontrés au fil de 13 ans de pratique en tant que consultante en lactation certifiée IBCLC. Ils sont classés par thème et par problématique.

Il s’adresse aux professionnels de santé ou à toute personne qui accompagne des femmes allaitantes. Il apporte des repères pour accompagner avec succès les situations usuelles et les situations spécifiques d’allaitement.

Il peut également accompagner les consultantes en lactation dans leur pratique.

Enfin il peut être utilisé lors de formations à l’allaitement maternel.

Cas cliniques d'une consultante en lactation

 

Extrait d’un cas clinique :

Cette mère de 46 ans accouche à terme, d’une petite fille de 3600 g, Fleur.

C’est son 5e enfant et elle a allaité longtemps les deux enfants précédents.

L’allaitement a bien démarré.

La mère m’appelle lorsque sa fille a presque 4 mois car elle veut que je lui apprenne à tirer son lait à la main. J’ai du mal à comprendre au téléphone son discours assez confus mais je lui propose un rendez-vous pour le lendemain.

Lorsque j’arrive, je vois Fleur installée dans un transat, avec de bonnes grosses joues, l’air d’un bouddha sur son siège. Je demande à la mère de m’expliquer pourquoi elle souhaite me voir. Elle est persuadée de manquer de lait. Elle a donc voulu stimuler sa lactation au tire-lait mais elle s’est fait mal aux mamelons. Elle a fait des pansements au lait maternel qui ont bien fonctionné. Elle veut apprendre à tirer son lait à la main pour stimuler sa lactation tout en évitant le tire-lait.

Lorsque j’essaie de savoir pourquoi elle pense manquer de lait, elle me dit que sa fille tète beaucoup moins vigoureusement que ses frères, qu’elle ne sent plus le reflexe d’éjection du lait et que ses seins sont flasques.

Je lui demande si sa fille est satisfaite après les tétées, elle me dit qu’elle ne dit rien mais qu’elle est sûre que Fleur n’a pas assez mangé.

Je lui demande les prises de poids de son bébé. Fleur a pris du poids très régulièrement et pèse 6,800 kg à 4 mois, une courbe de poids absolument parfaite et régulière. J’observe une tétée et je vois une petite fille qui tète tranquillement mais efficacement les deux seins, sans énervement et qui est satisfaite après la tétée. J’explique à la mère comment tirer son lait à la main puisque c’est sa première demande. Elle y réussit sans aucun problème.

Je lui explique également que sa fille se porte parfaitement bien, que sa courbe de poids est parfaite et qu’elle tète très bien.

Le fait de ne pas sentir le réflexe d’éjection n’est pas un signe de problème puisqu’environ un tiers des femmes ne le sent jamais. Avoir des seins souples à ce stade de l’allaitement est tout à fait normal et je me permets de remarquer qu’à son âge, il est normal d’avoir des seins moins fermes que lorsqu’elle avait 20 ou 30 ans.

La mère m’écoute, reconnait qu’elle s’inquiète beaucoup car elle est seule responsable de l’alimentation de sa fille et qu’elle sera rassurée lorsque Fleur mangera des solides.

Comme elle continue à s’angoisser, elle préfère continuer à stimuler sa lactation en plus des tétées.

Une semaine plus tard, elle me rappelle car elle ne sent pas le réflexe d’éjection (!…). Je prends le temps d’écouter son inquiétude et je l’amène à repérer tous les signes qui montrent que Fleur mange bien. Elle continue à m’appeler régulièrement pour s’assurer que tout va bien.

Pour cette mère, qui n’en est pourtant pas à sa première expérience d’allaitement, l’angoisse est trop forte pour pouvoir se faire confiance et pour faire confiance à son enfant, la réassurance régulière lui est nécessaire.

 

Dernière mise à jour : 17 mai 2023.